La vieille capitale des seigneurs qui ont donné leur nom à la ville et au pays est stratégiquement située à la frontière du Beaujolais des vignes et du Beaujolais des sapins. Beaujeu a gardé de son passé de très beaux vestiges, surtout dans le quartier central qui entoure l’église Saint-Nicolas. Celle-ci, bâtie sous Guichard III à l’emplacement d’un étang où, dit-on, son fils se serait noyé, date pour l’essentiel des XI°et XII° siècles. Si le style roman l’emporte, de très importants remaniements, dont les derniers remontent au XIX°, lui donnent à l’intérieur une allure plus composite.
A quelques pas, une maison Renaissance abrite le pôle œnologique des Sources du Beaujolais, une demeure du XVII° siècle accueille la mairie, le Syndicat d’initiative et surtout le musée Marius-Audin, consacré aux arts et traditions populaires de la région.
Autre bâtiment remarquable, l’hôtel de la Tour, sur la place de la Liberté, aurait accueilli Louis XI lors d’un de ses séjours en Beaujolais. Quant à l’hôpital, considérablement remanié au cours des siècles, il a gardé intacte une très belle apothicairerie du XVII° siècle, hélas fermée au grand public.
Beaujeu constitue un camp de base idéal pour partir à la découverte des dix seigneurs du Beaujolais, les crus.
Enfin, on ne saurait quitter Beaujeu sans une halte au Temple de Bacchus, caveau de dégustation de la ville, où trône la fille de Louis XI, Anne de Beaujeu, pâle figure de cire vêtue de pourpre : celle qui fut un temps la régente du royaume eut à cœur de visiter souvent « son » Beaujolais, qu’elle administra avec générosité et sagesse.